Contre

une école injuste  et dangereuse pour la démocratie

Pour

une école de la réussite de tous

Après avoir analysé  lors de la journée du 29 mars  les systèmes de tris  délétères que sont devenus  les divers systèmes d’évaluation le collectif Riposte Education a mis en discussion le 17 mai, la question de  l’échec scolaire ou plutôt de l’échec d’un système à tenir sa promesse d’une éducation juste, à égalité pour tous.

Séparatisme et relégation

Aux formes traditionnelles de l’échec scolaire frappant des enfants de familles pauvres, sous la forme d’orientations autoritaires au collège et après le collège vers des filières de relégation, s’ajoute aujourd’hui  un échec scolaire au niveau du lycée et du post bac qui touche nombre d’élèves souvent issus  des classes moyennes, voire favorisées. Leurs familles, dès lors, sont nombreuses à chercher dans le privé des solutions pour garantir l’avenir de leurs enfants, les mettre à l’écart de milieux sociaux jugés déficients ou perturbateurs.

Une ségrégation sociale et une perte de confiance dans les institutions publiques

 Ces conduites de fuite du système public aggravent la  ségrégation  socio scolaire, favorisent un entre-soi, une compétition affirmée qui n’hésite pas à éliminer les élèves en difficultés.  Elles manifestent une perte de  confiance dans  l’Etat et ses institutions démocratiques pour instruire, protéger, accompagner leurs enfants. Ces comportements sociaux n’augurent rien de bon pour l’avenir d’une société, égalitaire, solidaire, fraternelle,  opposée au racisme et aux discriminations diverses.   Et il est vrai aussi que pour nombre de familles, l’ascenseur social par l’école publique  ne fonctionne  plus aujourd’hui. 

Saurons-nous affronter les défis   de demain. ?

 Une autre dimension plus qu’inquiétante encore est posée par l’échec de l’école dans sa mission d’amener toute une classe d’âge à un niveau  de culture commune suffisant pour construire la conscience critique , la créativité des femmes et des hommes de demain. Malgré un nombre d’heures de cours plus important que dans nombre de pays, nous nous retrouvons avec des résultats médiocres aux évaluations internationales. 

Notre système éducatif n’est pas prêt à affronter les grands défis éthiques, économiques, scientifiques,  techniques  et environnementaux de demain. Un grand ménage est nécessaire dans notre culture éducative, nos programmes, nos formes scolaires, nos pratiques pédagogiques, la formation, le recrutement, les conditions de vie et de travail des enseignants et des élèves.

Une grande  diversité de freins aux changements de braquet pour une école plus juste au service de la nation.

 Les causes institutionnelles , politiques, idéologiques de cette perte de confiance sont multiples.  Elles résident  dans des  imaginaires scolaires désuets, archaïques, remis au goût du jour par les derniers ministre et parfois partagés par certaines familles et certains enseignants qui ne peuvent se défaire des conceptions figées et nostalgiques de l’école du passé et de la hiérarchie des savoirs qu’elle instaurait. S’inventent régulièrement de  nouveaux gourous : aujourd’hui ce sont  les neuro-sciences et la magie de « l’enseignement explicite » qui vont remodeler les cerveaux paresseux. Ce sont aussi les pièges des enfermements disciplinaires, qui veulent une  école   conçue comme un lieu clos sur lui-même, un lieu sans émotion ni passion, déconnecté du monde et de la vie. Une école visant d’abord et toujours des savoirs abstraits, des règles, des normes et méprisant les savoirs techniques, la créativité, le langage du corps etc . 

Pourtant l’école dans son histoire, ses avancées, a en main de nombreuses cartes gagnantes pour résister, proposer une autre école, un  humanisme nourri par une culture renouvelée, plus ouverte.

De très nombreux travaux issus des divers mouvements et associations pédagogiques et les  nombreuses recherches en didactique, pédagogie, psychologie sociale, toutes les avancées et réussites de nombre d’établissements en ZEP sont mobilisables . Tous ont inventé collectivement d’autres postures pour le métier enseignant, d’autres conceptions de l’éducation et de l’apprentissage, un statut respectueux du développement identitaire et social de l’élève : une personne.

Alors écoutons les enseignants, ils disent leur malaise, leurs pertes de repères, la désespérance de toute une profession qui n’a cessé d’essuyer des changements incessants de programmes jamais évalués, de formations fantômes via internet, la perte d’attractivité du métier. Ils veulent aussi dire qu’une autre école est à portée de main si on les écoute.

Autour  de ces questions, et de ces ébauches de réponses, le collectif Riposte Education a organisé une  journée de débats le  17 mai 2027, à Paris, Rue Cabanis dans les locaux prêtés par le  SNUIPP.
Il a invité  largement toutes celles et tous ceux qui partagent les combats menés par La Riposte et les très nombreuses associations et syndicats qui en sont partie prenante. 


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Le programme

Le matin débats sous la forme de deux tables rondes.
– La première : témoignages des divers acteurs concernés par la question de l’échec scolaire
– la deuxième : rencontre et discussion entre plusieurs chercheur.e.s à partir de leur diverses approches scientifiques sur la question des inégalités socio-scolaires.

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L’après midi dans une démarche prospective : comment penser la réussite de toutes et de tous ?  

Quatre  ateliers ouverts à toutes et à tous, pour discuter de quatre  thèmes :  
1) Repenser les  savoirs à enseigner, leur sens pour les élèves. pour affronter les défis nouveaux  
2) Des changement profonds de postures  pédagogiques à imaginer
3) Une formation pour d’autres conceptions de l’apprentissage, un autre regard sur les élèves
4) Des dispositifs collaboratifs larges à construire et imposer à tous les niveaux de l’institution et avec l’extérieur.