Une violence systémique de plus en plus systématique et mortifère

Une violence quotidienne, multiforme, à tous les niveaux, touchant autant les personnels que les élèves qui n’est pas nouvelle mais qui s’aggrave.

***

Sommaire

Dès avril 2010 : les Etats généraux de la sécurité à l’Ecole

2025 : on en est où ?

Violences sur les élèves

Violence sur les personnels


Dès avril 2010 : les Etats généraux de la sécurité à l’Ecole

10 fiches publiées en pdf (Téléchargerle pdf ci-dessous)

Les Etats généraux de la sécurité à l’Ecole. Comprendre, prévenir, agir

Coordination : Eric Debarbieux

  • Fiche 1. Qu’est-ce que la violence à l’école ? 
    • Rédacteur principal : Eric Debarbieux 
  • Fiche 2. Conséquences sur les élèves de la violence à l’école 
    • Rédactrice principale : Catherine Blaya 
  • Fiche 3. L’élève et la violence : sens et fonctions psychopathologiques des comportements violents en milieu scolaire. 
    • Rédacteur principal : Gregory Michel 
  • Fiche 4. La mesure de la violence à l’école 
    • Rédacteurs principaux : Eric Debarbieux et Georges Steffgen 
  • Fiche 5. La violence à l’école en France : évolution 
    • Cette fiche reprend en partie un travail mené pour l’Observatoire national de la délinquance (Debarbieux, 2007 in Bauer A. (dir.) La criminalité en France. Rapport annuel de l’Observatoire national de la délinquance, Paris : CNRS). 
    • Rédacteur : Eric Debarbieux 
  • Fiche 6. Facteurs de risque associés à la violence à l’école 
    • Principal rédacteur de la fiche : Laurier Fortin 
    • Pour l’introduction : Eric Debarbieux 
  • Fiche 7. Le rôle de l’établissement dans la lutte contre la violence : l’importance de développer la collaboration au sein de l’équipe éducative et dans la classe. 
    • Rédactrice : Claire Beaumont, université Laval, Québec
  • Fiche 8. La formation à la prévention de la violence en milieu scolaire. 
    • Rédactrice principale : Claire Beaumont 
  • Fiche 9. Climat de l’école, approche globale et clarté des règles. 
    • Rédacteurs principaux : Rami Benbenishty et Ron Astor 
    • Adaptation : Eric Debarbieux 
  • Fiche 10. L’école et ses partenaires 
    • Rédacteur principal : Eric Debarbieux, avec Alain Bauer, Claire Beaumont et Dominique Bodin 

***

2025 : on en est où ? Des exemples…

Violences sur les élèves

Violences institutionnelle : le tri social

Une violence institutionnelle touchant les élèves « hors cadre attendu par le formatage » et les élèves des milieux défavorisés qui n’ont pas les codes, les élèves handicapés que l’on rejette hors de la classe qui désormais dans les textes officiels, se veut inclusive mais ne l’est pas du tout.

  • Violence qui a toujours existé depuis le début de l’école républicaine créée par J. Ferry, mais qui augmente de jours en jours… sous la houlette de ministres successifs prônant un tri social autrefois invisibilisé, touchant les milieux populaires avec les fameuses « exceptions », ces élèves qui parvenaient à sortir de leur milieu et de leur condition, avec l’espoir d’un « ascenseur social » qui n’existe plus.
  • Ce « tri social » à l’heure actuelle ne se cache et est même revendiqué. Les fameux « groupes de niveaux du ministre Attal devenus « groupes de besoins » avec les ministres qui ont suivi : une terminologie obscure mais un seul but : détecter par des évaluations incessantes mises en place dès la maternelle, les élèves « en difficulté, à problèmes » …
    • …non pour les aider dans leurs apprentissages mais pour les exclure de leur classe loin de leurs camarades (retour aux filières du temps jadis ? Avant le collège unique.
    • Nouveauté : ces élèves n’auront pas droit au premier examen traditionnel de toute scolarité, le brevet du collège et sont orientés dans une classe de troisième à part, ségrégative, la « prépa-pro » en vue d’études courtes, entrée rapide dans la vie professionnelle.
    • Mise à l’écart, tri social toujours : c’est le programme in extenso de l’extrême-droite !

Violences sur les élèves : d’autres stigmatisations et aberrations

  • Stigmatisation des élèves « hors cadre attendu par le formatage ». La « différence » est désormais médicalisée, diagnostiquée très souvent sans fondements scientifiques en « hyperactif.ve.s » car l’élève bouge trop… ou parce qu’il ou elle est rebelle ou s’ennuie.
    • N’est-ce pas la pédagogie qui devrait être repensée pour prendre en compte les différences naturelles de tous les élèves ? Mais la formation des enseignant.e.s qui pourrait permettre un retour réflexif sur les conditions du métier et la connaissance des élèves n’existe plus.
  • Main basse des neuroscientifiques sur la pédagogie de l’apprentissage de la lecture en CP, CE1 etc. en proposant en fait sous couvert de la Science.
    • A savoir : la majorité des neuroscientifiques refusent de se mêler d’éducation et de pédagogie qui devrait rester un art non scientifique.
  • Mais Stanislas Dehaene, professeur au Collège de France, en impose : il aurait découvert la poule aux oeufs d’or avec ses IRM et l’imagerie cérébrale, alors que ses préconisations sous des couleurs soit-disant innovantes ne sont que les oripeaux des méthodes traditionnelles de déchiffage, rendu encore plus insensé par les nouvelles formes qu’il prend à tous les niveaux :
    • Programmes de CP en 2024 : « automatiser le déchiffrage ». Et ça continue en CE1 (voir photo d’un travail d’élève ci-dessous)
    • Comment ? Par la fluence, ou lecture à voix haute comme une course contre la montrer, il fallait y penser ! Chronomètre en main, cette fluence a envahi toutes les classes de l’élémentaire et du collège.
    • Une seule méthode donc imposée : la méthode scientifique non, neuroscientifique ! La liberté pédagogique a disparu !

Début CE1 : Un exemple de lecture rapide chronométrée de lettres

***

Violence sur les personnels

Une violence institutionnelle qui touche également les personnels enseignants, d’éducation et administratifs

  • Un climat de violences multilatérales (institutionnelle et sociétale), qui est démultiplié depuis cette rentrée scolaire.  L’intolérance à tous les niveaux, le caporalisme…
  • Nette dégradation des conditions d’enseignement, que ce soit dans l’EN ou dans l’ESR (Education supérieure et de la Recherche).
  • Et le « Pas de vagues » qui a entraîné cette tragédie récente : le suicide le jour de la rentrée de Caroline Grandjean, directrice d’école dans un petit village du Cantal. En cause l’abandon de sa hiérarchie qui ne l’a pas soutenue ni protégée, et bien au contraire, l’a enfoncée. Des cas de tentatives de suicide ou de suicide sont également relevés principalement dans la primaire depuis plusieurs années : est-ce un hasard ? Devant les incohérences, l’infantilisation, l’absence de travail en équipe par manque de formation,sa difficile mise en place, etc…

Les adultes : climat de violences multilatérales (institutionnelle et sociétale)

  • Des pistes de remédiation, programmatiques et organisationnelles, ont été listées en 2010 par les États généraux de la sécurité à l’École présidées par Eric Debarbieux (voir ci-dessus).
  • D’autres rapports plus récents existent sur le climat scolaire dans le Primaire et le Secondaire.

Lire aussi :

SOS Ecole Université –Pour un système éducatif démocratique (direction, Le Croquant, 2020). Martine Boudet, coordinatrice. Avec le soutien de l’Institut de recherche de la  FSU – Chapitres de responsables de la FSU, du SNES, du SNUIPP, du SNESUP, du SNPI, de la CGT FERC Sup, du groupe Jean-Pierre Vernant… 

Dans la même rubrique